Laurence Grenier et Sharlène Gauvin, libraires, Librairie Poirier, mai 2018
Pacific Bell, Julie Hétu, Alto
Sophia Lorea est loin d’avoir un travail banal. Chaque vendredi, au milieu des dunes sablonneuses du désert des Mojaves, dans une petite cabine isolée, elle prend la barre de l’émission Voix du désert pour narrer les aventures de Éco, saigneuse de cactus dont l’histoire fait étrangement écho à son passé. Bien qu’il arrive parfois que notre persona au travail nous suive jusqu’à la maison, dans le cas du personnage de Sophia, la fiction, le présent et le passé tournent dans son esprit dans un immense tourbillon, dans lequel il est difficile de différencier le vrai du faux. Elle quitte sa vie clandestine de Montréal à cause de ce qui semble être une dépression. Incapable de s’occuper de son jeune fils, elle le laisse aux soins de son père et gagne le désert afin de se changer les idées, de se redonner des forces. L’émission est sa façon de garder contact avec ses origines et son fils, pour qui elle raconte cette complexe histoire du soir. À mesure qu’elle perd pied avec la réalité, le roman nous amène à faire des liens avec le tableau coloré d’un pays où les esprits s’échauffent. Les différentes trames temporelles expriment bien la désorientation de Sophia, alors que la fin dresse le portrait d’une femme combattant des démons plus grands qu’elle. Pacific Bell de Julie Hétu est un court roman qui n’en est pas moins riche et complexe, une lecture à dévorer d’un trait, pour s’évader en rentrant du travail.
L’autisme expliqué aux non-autistes, Brigitte Harrisson, Alto
Nombre des actions que nous accomplissons au quotidien le sont sur le pilote automatique. Notre cerveau analyse ce qui se passe autour de nous sans que le conscient intervienne. Le sarcasme, un changement de ton de voix, un sourcil froncé, un sourire moqueur, les émotions qui émanent d’une personne sont autant de subtilités que le cerveau neurotypique est capable d’analyser et de comprendre. Pour une personne atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme, toutes ces fonctions relèvent de la commande manuelle et toutes les subtilités du comportement sont prises au premier degré. Il peut sembler difficile d’interagir avec une telle personne, mais le contact est plus facile à établir lorsque nous avons compris que le cerveau d’un autiste ne fonctionne pas exactement de la même façon qu’un cerveau neurotypique. Le livre L’autisme expliqué aux non-autistes écrit par Brigitte Harrisson, travailleuse sociale autiste, et Lise St-Charles, spécialiste du trouble du spectre de l’autisme, m’a vraiment aidé à comprendre comment fonctionne le cerveau autiste et comment me comporter avec les personnes autistes pour faciliter la communication. Écrit sous forme de questions et réponses, l’ouvrage permet de mieux comprendre le fonctionnement interne de la personne autiste et de dissiper nombre de mythes liés à ce trouble.