Après la percutante nouvelle selon laquelle l’arrêt Roe V. Wade a été invalidé, retirant l’accès légal et sécuritaire à l’avortement à la moitié de la population américaine, des organismes de la Mauricie se soulèvent. La Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM), le Centre de santé des femmes de la Mauricie et le Groupe d’Actions Femmes (GAF) de l’UQTR ont organisé le 26 juin dernier un rassemblement afin d’exprimer publiquement leur colère.
Les organismes réitèrent l’importance d’« améliorer les services actuels : faciliter l’accès à l’avortement libre, sécuritaire et gratuit pour toutes les femmes (incluant celles qui ne sont pas couvertes par l’assurance-maladie publique) ; assurer le respect du choix et de la méthode (qui passe par un meilleur accès à la pilule abortive) sans avoir à se justifier ; assurer l’application de la Loi canadienne sur la santé qui dit que l’interruption volontaire de grossesse est un “service médicalement nécessaire” et donc gratuit et universellement accessible, peu importe les circonstances ».
Lire aussi : Communauté LGBTQ+ : Les bonnes pratiques des alliés et alliées
Un droit fragile au Canada également
Alors que le paysage politique révèle ses couleurs aux États-Unis, qu’en est-il du Canada ? Les organismes féministes rappellent qu’« une motion bloquiste réitérant le “libre choix” de la femme de se faire avorter ou non a été défaite mardi 3 mai aux Communes ; en 2022, il y a 39 députés anti-avortement au fédéral ; plusieurs obstacles limitent le droit à l’avortement, tels que les temps d’attente, les lois restrictives de certaines provinces (Nouveau-Brunswick), les distances à parcourir, les difficultés d’accès à la pilule abortive, les inégalités d’accès selon le lieu de résidence, le statut migratoire, l’objection de conscience du personnel médical ».
« Plus de trente ans après la décriminalisation (1988) de l’avortement, cette question est de nouveau revenue sur la table durant la dernière campagne électorale fédérale et le parti conservateur, pas plus tard que le mois de mai 2021, a défendu un projet de loi visant à limiter l’accès à l’avortement, son 7e projet de loi depuis 2007 », peut-on lire dans le communiqué de presse suivant le rassemblement.
La TCMFM, le Centre de santé des femmes de la Mauricie et le GAF de l’UQTR mentionnent également que la criminalisation de l’avortement n’empêchera pas les femmes de vivre cette procédure mais la rendra plutôt extrêmement dangereuse ou contraindra ces personnes à aller chercher ce service sur un autre territoire. « Il n’y a pas matière à opinion ou discussion sur ce que les femmes choisissent de faire de leur corps. »