Par Magali Boisvert, 28 juin 2018
Lorsque j’ai appris que le film nominé aux Oscars et hautement attendu Lady Bird allait être présenté au Tapis Rouge de Trois-Rivières, je trépignais d’impatience. Lorsque je me suis rendu compte que je n’avais pas eu le temps d’aller le voir, j’ai éprouvé une vive déception. Or, belle surprise, son inscription au catalogue de Netflix la semaine du 11 juin m’a évité d’avoir à le visionner de manière illégale en ligne. Nul besoin de dire que j’ai sauté sur l’occasion comme un enfant se précipitant sur un bol de biscuits laissé sur la table juste avant le souper.
Lady Bird, c’est le nom que se donne la protagoniste de ce premier long-métrage de la talentueuse Greta Gerwig (également actrice, on peut la voir dans Frances Ha). Elle est incarnée par l’une de mes interprètes chouchou, Saoirse Ronan (prononcez «sœur-che») qui, une fois de plus, a su me séduire par son jeu. D’autant plus que l’actrice a si bien réussi à troquer son fort accent irlandais pour un accent américain de Californie que l’on n’y voit que du feu.
Lady Bird, c’est un «coming of age story», un film d’apprentissage où l’on suit une adolescente dans ses périples parfois brillamment authentiques, parfois assez stupides — mais c’est bien dans cette stupidité naïve, dans cet élan impulsif de vivre qu’ont les adolescents que se cachent les plus beaux moments, les plus mémorables. Ronan incarne à merveille cette jeune femme libre d’esprit, aux cheveux rouges, qui ne cadre pas dans son école catholique stricte et qui rêve d’entrer dans un collège loin, loin de sa famille.
Lady Bird, c’est une relation mère-fille complexe, mais dans laquelle je crois que toutes les spectatrices se reconnaissent. Ce sont tous les non-dits où le silence chuchote des « Je t’aime » maternels, ce sont les disputes nécessaires à l’émancipation de l’adolescente, c‘est l’amour — et la distance à parcourir pour l’exprimer.
Lady Bird, ce sont aussi les premières relations amoureuses, tissées d’essais-erreurs. On se voit sur l’écran comme si on y était, à se pencher timidement vers un premier baiser ou bien à pleurer toutes les larmes de son corps une fois que l’histoire est terminée. Et c’est aussi la réalisation que les idylles naissent et meurent, mais que l’amitié solide, surtout à l’adolescence, triomphe malgré tout.
Je suis le genre de cinéphile (et lectrice, et mélomane…) qui a souvent des attentes très élevées avant de visionner un film. C’est lorsque je suis tout de même épatée et habitée par un long-métrage attendu que je sais que j’ai affaire à un coup de cœur.