Dans les dernières semaines, plusieurs militant-es se sont mobilisé-es sur les
campus de nombreuses universités américaines et canadiennes. Derrière ces
actions, le message est clair : la situation ne peut continuer ainsi et il est urgent de
créer les conditions nécessaires au dialogue et à la paix. Photo : Isabelle Padula

Un texte de Daniel Landry

Une terrible crise humanitaire a cours à Gaza depuis plus de six mois maintenant. Victimes de bombardements continus de l’armée israélienne, ce sont plus de 35 000 Gazaoui-es (en date de mai 2024) qui ont perdu la vie, incluant une vaste majorité de civils. À cela s’ajoutent les quelque 220 employé-es d’organisations humanitaires décédé-es sous le feu israélien, dont le Canadien Jacob Flickinger de l’organisation World Central Kitchen. Les populations ont dû fuir vers le sud de la bande de Gaza et se trouvent désormais dans un état de précarité alimentaire extrême. 

Au nom de quoi ces atrocités sont-elles commises ? Selon les autorités israéliennes, il s’agit de la nécessité de venger l’attaque du 7 octobre, d’éradiquer le Hamas et de rétablir un climat de sécurité pour les Israéliens. Or, si personne ne peut nier l’atrocité des exactions commises par le Hamas le 7 octobre 2023 (plus de 1 100 décès et 250 enlèvements en sol israélien), le raisonnement selon lequel une réplique militaire sanglante et disproportionnée pourrait rétablir la sécurité et supprimer toutes formes de radicalisme semble d’une absurdité sans nom. Pire, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou instrumentalise sans vergogne la souffrance de familles israéliennes à des fins politiques et géostratégiques. D’ailleurs, non seulement ses actions depuis octobre sont considérées tel un « risque génocidaire » par la Cour internationale de Justice, mais Israël profite également du chaos pour narguer l’Iran (le raid à l’ambassade iranienne de Syrie le 1er avril), risquant ainsi d’entraîner une escalade de violence mortifère. Ces attitudes belliqueuses s’avèrent d’une irresponsabilité troublante et repoussent un éventuel processus de paix aux calendes grecques. 

Quelles actions possibles?

Que faire dans ce contexte, sachant qu’Israël détient une supériorité militaire indéniable sur ses voisins (près de 5 % de son PIB consacré au secteur militaire, possession de l’arme nucléaire, soutien américain inconditionnel) ? Comment réagir alors que le gouvernement Netanyahou semble prêt à tout pour exacerber les tensions et légitimer son programme politique ? 

Une première étape serait certainement pour ses partenaires économiques d’exiger un cessez-le-feu immédiat, plutôt que de le réclamer du bout des lèvres. Concrètement, une telle demande doit donc impérativement s’accompagner de sanctions économiques en cas de refus d’obtempérer. Or, ni le Canada ni les États-Unis ne sont très convaincants à cet effet, ces derniers ayant même fait voter en avril un programme d’aide de 14 milliards de dollars à son partenaire hébreu. 

La seconde étape, plus importante celle-là, serait de démontrer le courage de sanctionner économiquement toute tentative de déstabilisation dans la région. Par exemple, on peut se questionner sur le fait que le Québec et le Canada développent depuis des années des politiques de libre-échange avec Israël (traité de 1997, modernisé en 2019), alors que son gouvernement contribue aussi massivement à l’oppression palestinienne et à l’insécurité planétaire. Dans les dernières années, la campagne mondiale Boycott-Désinvestissement-Sanctions, lancée par des organisations non gouvernementales palestiniennes, s’est d’ailleurs employée à dénoncer les politiques de spoliation des terres et de discrimination à l’encontre du peuple palestinien, et à exiger la fin de ce soutien inconditionnel aux politiques discriminatoires du gouvernement israélien. À l’instar de la condamnation de l’apartheid en Afrique du Sud dans les décennies 1980 et 1990, les États doivent avoir le courage de sanctionner. C’est là une condition sine qua non de la pacification dans la région. 

Dans les dernières semaines, plusieurs militant-es se sont mobilisé-es sur les campus de nombreuses universités américaines et canadiennes (McGill notamment). Derrière ces actions, le message est clair : la situation ne peut continuer ainsi et il est urgent de créer les conditions nécessaires au dialogue et à la paix. Non seulement le soutien d’un gouvernement comme celui de Netanyahou n’aide pas les Israélien-nes, mais il plombe aussi les espoirs de paix au Proche-Orient pour plusieurs générations. 

BV : Dans les dernières semaines, plusieurs militant-es se sont mobilisé-es sur les campus de nombreuses universités américaines et canadiennes (McGill notamment). Derrière ces actions, le message est clair : la situation ne peut continuer ainsi et il est urgent de créer les conditions nécessaires au dialogue et à la paix.

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