Valérie Deschamps – Chronique estivale mauricienne
À la suite de notre précédente rencontre avec l’agente de développement touristique et culturel de la MRC de Maskinongé, Jennifer Saint-Yves Lambert, nous prenons le volant pour découvrir les artisans de ce territoire. C’est « un monde infini de trésors naturels » qui nous attend à travers ce décor aux couleurs champêtres. 3 endroits ont retenu notre temps et notre attention. Les trésors d’artisans maskinongeois, 2e partie.
Recycler, transformer : Création 100% laine
Nous arrivons sur cette vieille rue de la municipalité de Maskinongé, adjacente au Chemin du Roy. C’est dans sa pittoresque demeure centenaire que l’artisane de Création 100% laine et herboristerie nous accueille. Sylvie Grenier recycle la laine et l’utilise pour diverses créations depuis une quinzaine d’années. « C’est sûr qu’on peut penser en premier lieu à des rembourrures, des foulards et des coussins, mais avec de la laine on peut faire encore plus que ça ! » s’exclame l’artisane. Cette laine provient des agneaux qu’elles et son mari ont à quelques pas de chez eux. « Je la lave, la démêle. Ça fait comme un nuage de laine et ça a un peu la même imprécision que l’aquarelle. Ça m’a donné le gout de l’utiliser pour créer des « toiles » de laine. Je trouve que ça fait rêver ! », ajoute-t-elle en montrant une de ses œuvres inspirées d’un conte des frères Grimm. N’ayant pas de boutique en ligne, elle désire mettre l’accent sur l’expérience en boutique « C’est vraiment ici que ça se passe. Chez moi, à Maskinongé ! ».
Confectionner l’hier : Yamachiche P.Q.
Traversons la ville de Louiseville et poursuivons par la route 138, direction Yamachiche. À travers l’Enfilade-de-Maisons-en-Brique-Rouge-de-Yamachiche, une petite maison blanche de 240 ans se fait toute discrète. La balançoire de bois qui suit le vent du village est signée Yamachiche P.Q. Cette bâtisse, c’est l’Atelier-gîte-boutique de Jean Noël et de sa conjointe. P.Q. pour Province de Québec, « comme à l’époque » explique fièrement le menuisier et ébéniste de métier. « Ça fait une trentaine d’années que je travaille le bois, huit ans que je fais ça à temps plein », ajoute-t-il.
Que ce soit sur sa boutique Etsy ou directement sur place, l’homme d’une cinquantaine d’années vend autant des articles du quotidien que des meubles fabriqués à l’ancienne. « J’utilise une vieille technique, celle de l’assemblage à tenons et mortaises. C’est plus long, c’est plus compliqué, mais c’est ma manière de garder la tradition de la confection des meubles bien vivante », explique-t-il. À travers les spatules, planches à découper et caissons d’ustensiles, on peut également y trouver des cuillères de bois musicales. Toutes ces créations peuvent ainsi aider à construire à nouveau des histoires de famille et de collectivité.
Du jeu au réel : Les Ateliers Nemesis et Ateliers Feral
De nouvelles histoires de « familles » se construisent un peu partout sur le territoire maskinongeois. En faisant un petit arrêt par Rien ne se perd, tout se crée, où on se sent comme chez nous, les routes vallonneuses de la MRC nous amènent à Saint-Élie-de-Caxton, aux Ateliers Némésis. Dès que nous passons les portes de l’atelier, la boutique située à l’entrée nous amène dans cet univers fantastique et médiéval propre au milieu du grandeur nature (GN). Armes « en mousse », costumes et accessoires de GN et Cosplay donnent l’ambiance à l’endroit. « Ça fait 4 ans qu’on a déménagé ici, ça fait 15 ans qu’on œuvre dans le milieu », explique Ian Forand. « On voulait se rapprocher du plus gros GN au Québec [le Duché de Bicolline] et on avait comme projet de partir une véritable pépinière d’artistes et d’artisans du médiéval-fantastique et de tout genre », raconte le copropriétaire de l’atelier.
Cette communauté, elle est présente tant dans la région qu’à l’intérieur des murs de la bâtisse. « On collabore beaucoup avec les groupes pour les jeunes comme Luma, entreprise d’animation médiévale. C’est un peu comme si on disait : lâche ton cellulaire, prends ton épée en mousse pis va bouger dehors ! » lance Ian en rigolant. Par ailleurs, une entreprise qui se spécialise dans la confection de costumes médiévaux vient d’arriver dans le bâtiment : Les Ateliers Feral. Étant de Saint-Hyacinthe, ils sont nouveaux dans la région. « On se sent déjà comme chez nous. C’est vraiment cool ! L’esprit de communauté artistique, on la sent ici. On est fiers de faire partie de cette communauté d’artisans maskinongeois ! » nous fait savoir Valérie Plouffe, couturière de métier et copropriétaire des Ateliers Feral.
Le rêve et la réalité sont deux mondes qui se marient bien, dans l’artisanat de la MRC de Maskinongé. Vous êtes d’ailleurs invités à rencontrer virtuellement 19 artistes du coin les 26 et 27 septembre prochains, lors de la 4e édition – virtuelle – des HangARTS publics.