Après la période de réjouissance des fêtes, alors que l’actualité balaie la pauvreté sous le tapis, une organisation mettra tout en œuvre pour faire de ce sujet un enjeu de taille pour l’année électorale 2018. Souvent mentionnée dans les discours politiques, la lutte à la pauvreté sera au cœur des revendications du Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie (ROÉPAM).
Mené par Marc Benoit et un conseil d’administration proactif, le ROÉPAM travaille à mobiliser ses membres et le grand public dans une démarche de justice sociale visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes, particulièrement des populations les plus démunies. Il est l’organisme mandataire en Mauricie du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Enfin du financement ?
À l’aube de l’année électorale, les organismes communautaires en défense collective de droits ont bénéficié d’un rehaussement de leur financement à la mission, après 10 ans d’attente. Mais ils sont réalistes, les sondages défavorables au gouvernement en place peuvent expliquer en partie ce rehaussement tardif. D’ailleurs, ce financement semble privilégier les organisations qui offrent des services individuels plutôt que collectifs, ce qui va à l’encontre des critères régissant les organismes communautaires autonomes et qui s’apparente davantage à une consolidation de points de service parapublics.
Se faire entendre et bien comprendre des députés et ministres n’est pas chose facile, et le récent dévoilement du plan de lutte à la pauvreté du gouvernement du Québec en est la preuve. En effet, selon M. Benoit, il est décevant de constater que le gouvernement actuel semble vouloir contrer la pauvreté simplement par des mesures d’employabilité.
On se souhaite donc…
Alors, pour 2018, le défi est de faire valoir, et surtout respecter, la mission des organismes communautaires. Il sera aussi question de promouvoir la campagne du 5-10-15, qui met de l’avant des propositions concrètes visant à pallier des inégalités économiques. En voici les trois revendications majeures :
- Le droit d’obtenir son horaire de travail 5 jours à l’avance.
- Le droit de disposer de 10 jours de congés payés par année pour la maladie ou les responsabilités familiales.
- Le droit de gagner un salaire minimum de 15 $ l’heure.
Et que pensent les politiciens de vos revendications, M. Benoit ? « Ils appréhendent la hausse du salaire horaire minimum à 15 $ à cause de la pression qu’elle exercerait sur les autres salaires. » Selon une étude citée par la campagne du 5-10-15, 6 % des travailleuses et des travailleurs au Québec gagnent le salaire minimum, alors que 20 % des personnes salariées ont reçu une augmentation de leur rémunération après l’instauration d’un nouveau salaire minimum en 2010. Cette hausse globale des salaires serait toutefois compensée par les bénéfices dont la croissance des ventes dans les commerces de détail.
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Revenir aux valeurs fondamentales de la société québécoise
Quant aux prochaines élections, M. Benoit souhaite qu’elles mènent à une société plus juste, équitable et solidaire. Ces caractéristiques, qui ont jadis fait partie du fondement de la société québécoise, semblent s’estomper dernièrement. C’est ce qu’il constate en Mauricie comme dans tout le Québec. Ainsi, le conflit idéologique qui oppose actuellement les jeunes et les personnes plus âgées nous stoppe à la croisée des chemins. Rallions-nous plutôt, et engageons-nous, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, afin de former une alliance intergénérationnelle qui sera bénéfique à toutes et à tous.