Les Villes, Municipalités et Municipalités régionales de comté (ci-après réunies sous le sigle VMM) récoltent vos opinions. Quelles sont les thématiques les plus fréquemment sondées ? Que veulent savoir les VMM ? Quelles sont les faiblesses de ces sondages ?
Pour la Mauricie, ce sont les sites web des VMM qui ont servi à dénombrer les sondages effectués. La liste n’est pas exhaustive (principales villes et municipalités seulement) et certains sondages commandés ne figurent pas sur les sites des VMM. Mais on peut avancer que pour les années 2019 à 2024, 41 sondages ont été répertoriés pour les VMM de la Mauricie (voir tableau ci-dessous) et 22 autres pour les villes de Nicolet, de Drummondville et de Victoriaville.
Les constats
Les Villes et Municipalités les plus populeuses (Trois-Rivières, Shawinigan, Drummondville et Victoriaville) sont celles qui sondent le plus, puisqu’elles sont pour 70 % des 63 sondages répertoriés.
La modalité de sondage la plus utilisée est le sondage en ligne (49, soit 82 %). Les sondages téléphoniques sont peu nombreux : seulement neuf pour environ 15 %. Le sondage par panel web est aussi peu utilisé (deux sondages). À noter que pour quatre sondages, la modalité de cueillette des données n’a pas été trouvée.
Les autres modalités de sondage utilisées, seules ou selon une modalité hybride, sont le sondage papier (11), en personne (1) ou grâce aux réseaux sociaux (2) [1]. Plusieurs sondages recourent à plus d’une modalité pour la cueillette des données (13).
Concernant le nombre de répondant-es, il varie grandement, le minimum étant 50 et le maximum, 1 839. Cette information n’est pas mentionnée pour 38 sondages. Les sondages en ligne et téléphoniques sont ceux qui recueillent le plus de répondant-es.
Que veulent savoir les VMM ?
Les thématiques abordées varient et certaines préoccupent davantage. Pendant la période 2019-2024, Shawinigan a réalisé six sondages sur le thème de l’environnement, Victoriaville en a réalisé trois sur celui de l’aménagement alors que Drummondville, Nicolet et Trois-Rivières en ont réalisé deux chacune sur les thèmes de la participation publique / consultation, de la culture et des services publics respectivement.
Parmi les autres thèmes on retrouve : la politique jeunesse, les travaux publics, la sécurité routière et publique, les communications, le patrimoine bâti et l’architecture, la pauvreté et l’exclusion sociale, l’agriculture, l’entreprenariat, la Covid-19, l’événementiel, l’éthique, le tourisme, le contrôle des insectes piqueurs, l’acceptabilité sociale (aéroport de Trois-Rivières) et l’itinérance.
Les méthodologies
Soulignons les efforts de consultation de la population des VMM et espérons que celles-ci tiennent compte des opinions exprimées ! Mais tous les sondages ne se ressemblent pas.
Des principales lacunes constatées, de loin la plus fréquente est le fait que la méthodologie est souvent mal présentée et que plusieurs informations cruciales sont manquantes : nombre de répondant-es, modalités de sondage, durée de la cueillette des données, etc.
De plus, lorsqu’un sondage est réalisé, les médias et la population aimeraient examiner les résultats. Dans nombre de cas, cela leur est très difficile, voire impossible.
Autres faiblesses : les modalités de sondage. Pour ceux qui sont effectués sur les réseaux sociaux, la fiabilité n’est pas au rendez-vous. S’ils permettent aux citoyen-nes de s’exprimer, cette approche ne permet toutefois pas de tirer des conclusions solides sur la base des opinions recueillies.
La modalité la plus fréquente est le sondage en ligne (différent du panel web). Ces sondages sont accessibles grâce à une page web (souvent rattachée au site d’une VMM). Peu coûteux, on peut les réaliser sans faire appel à des spécialistes et ils permettent de rejoindre rapidement un grand nombre de personnes. Mais l’échantillonnage et le contrôle technique sont les deux principales lacunes, et elles sont majeures.
Souvent, les sondages en ligne utilisent les bulletins d’information ou les médias sociaux pour solliciter la participation des éventuels répondant-es. L’échantillonnage n’est pas aléatoire, ce qui compromet la représentativité de l’échantillon. Le contrôle technique pose aussi problème. Pour nombre de ces sondages, une même personne peut répondre plus d’une fois. Il suffit d’effacer l’historique de navigation (ou de supprimer la mémoire cache) ou de changer d’appareil et/ou de lieu pour accéder à nouveau au questionnaire. Ici aussi, la validité de l’échantillon est compromise.
Les sondages téléphoniques (9) et par panels web (2) sont les moins fréquents, principalement parce qu’ils sont très dispendieux. Pour les réaliser selon les règles de l’art, il faut recourir aux services d’une firme spécialisée. Les opérations sont complexes, nécessitent main-d’œuvre et équipements appropriés et, pour les panels web, une base de répondant-es préqualifié-es avec des profils utilisables pour évaluer la représentativité de l’échantillon initial par rapport à la composition de la population.
Pour consulter les sondages déployés par les VMM, consultez leur site internet et effectuez une recherche avec le mot clé « sondage ».